Altière la Digitale!

 

Elle a dû attendre plusieurs semaines dans le noir fertile de la terre. Elle n'a vu ni senti les frimas, les tempêtes et les plaques de glace qui empêchaient toute vie de s'épanouir. Elle a dû attendre que les sols se craquellent avec la douceur retrouvée, que l'air rentre, aisément, par les millions de pores oxygénant les diverses vies que l'automne et l'hiver avaient engourdies....Elle sort toujours de ce sommeil artificiel qui promet un renouveau des plus étincelants. Une promesse de bonheur!

 

Le mois de mai consacre le retour de la digitale avec ses fleurs roses aux calices profonds, tachetés.  Elancée et altière, elle peut atteindre un mètre cinquante de hauteur. Cette fleur sauvage, mal aimée apprécie les sols où prospèrent les fougères et le seau de Salomon, autre plante affectionnant  les lisières des forêts, les bords de routes ombragées et les sous-bois.

 

La digitale est toxique. Cette caractéristique a dû éloigner bien des mains audacieuses qui auraient pu nuire à sa beauté et mettre à mal ses effectifs sauvages. Elle sait proposer dans les bois verts, sa touche pourpre ou rose qui tranche avec la monotonie sombre et unicolore des lisières vaincues par les charmes, les chênes et les châtaigniers. Sa présence dans l'univers rural est capitale. Ses variétés horticoles sont diverses et ont leurs admirateurs.

 

Mais la digitale sauvage, celle de l'air libre et des bosquets, fait sa propre composition près des fougères en dentelles. Elle offre le meilleur des bouquets naïfs que l'on puisse voir, sans y toucher. Seul  le plaisir rétinien est souverain face à la majesté de la fleur!

 

 

M.B.

 

Restez curieux! 



24/05/2020
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