Des becs et des baies

Ci-dessous :  un callicarpa

L'automne et l'hiver : voici deux saisons où la nature semble se reposer,  se refroidir et tomber dans une sorte de sommeil, mais un sommeil paradoxal.  Pourquoi ? En vérité, le cycle de la vie naturelle ne s'arrête jamais. Il nourrit en secret quelques merveilles sous les sombres couches de terre que nous méconnaissons . Des vies souterraines bruissent sous nos pas, des pousses criblent doucement les profondeurs parfois dures des sols, de fragiles tiges d'un vert tendre parcourent sans faillir les ténèbres des  diverses strates. Si les champs de colza, de blé, de lin ou de tournesol ne sont plus qu'un vieux souvenir, la nature sait prodiguer d'autres merveilles, plus visibles, autrement attrayantes : les Baies !

 Les oiseaux le savent. C'est la période des douces et aigres boules de toutes les couleurs et de toutes les grosseurs. Et vous avez, les cynorhodons, les baies rouges ou oranges du cotonéaster, du pyracantha, les boules translucides de la symphorine, les étranges boules violettes du callicarpa, les noires baies de l'éternel lierre...etc

Il n 'y a donc pas de "mauvaises saisons". Au risque de me répéter, il n' y a que des regards! Tout dépend  de la perception des êtres et des choses. Au printemps, on aime les fleurs de l'églantier, du buisson ardent et de l'aubépine. Mais tous ces arbustes produisent des baies dès l'automne, parfois avant même la fin de l'été, pour donner de la magie et de la vie à nos parcs et jardins. Il suffirait qu'un rouge-gorge se pose sur une branche qui plie sous le poids d'une couche de givre ou de neige pour que la beauté revisite notre mémoire et la carte postale de Noël nous saisit et nous emporte...! Et si cette  même branche  est ornée de baies, alors...!

Les baies ne sont-elles pas les fleurs de l'automne et de l'hiver ? Elles nourrissent à la fois les esprits et les petits estomacs de nos chers visiteurs ailés. Elles prennent les places du blé désormais dans les silos, le colza, le tournesol et le maïs déjà transformés . Les baies de ces arbustes rustiques adoucissent les rigueurs que l'on attribue abusivement aux deux saisons intermédiaires.

Et que seraient donc le printemps et l'été s'il n'y avait pas cette attente qui implique une différence de temps et de paysages? Demeurent pour les humains pressés, ces bourgeons encore fermés que l'on observe sur certaines plantes dès le mois de décembre. Le bonheur est au bout de l'allée...

Et que dire des baies de l'argousier, les fruits du sorbier des oiseleurs, de l'aubépine chère à Marcel Proust ?

Ces arbustes se dévouent pour l'oiseau et celui-ci, façon d'agir sans parler, s'engage à ressemer les graines des fruits consommés! Une solidarité naturelle, sans encre ni papier, juste une promesse muette, accomplie dans l'univers véritable du vivre ensemble ! Belle leçon!

Restez curieux!

M.B.

 P Avant d'imprimer, pensez à l'environnement ! Merci

 

 

ci-contre : un argousier

 

ci-dessus : un sorbier des oiseleurs



12/12/2011
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