L'éclat du Sureau noir
Ci-dessus : Feuilles et fleurs de sureau
Le Sureau noir qui fait penser au sirop par association de mots et d'images est un arbuste qui produit des baies dont on se sert pour faire du sirop! Mais , il est d'abord ce végétal buissonnant commun d'une rusticité à toute épreuve : chaleur ou froidure ne le font pas plier ni détendre ses branches noueuses et souvent tourmentées. Elles ont, également, la particularité d'être creuses ce qui en fait de bons outils pour fabriquer des flûtes!
Jadis, on le plantait près des maisons pour profiter de sa densité et de l'ombre qu'il prodiguait. Il était souvent mis près des bergeries et des étables pour que les animaux de la ferme profitent de ses fruits et de son feuillage. Associé à d'autres arbustes épineux comme l'Aubépine ou le Pyracantha, il formait avec eux une haie défensive contre les animaux errants et les mauvaises visites inattendues. Mais, notre sureau n'est pas épineux. Par ses feuilles, il rappelle le faux-acacia ou le frêne. N'atteignant jamais leur taille, il s'épanouit de façon horizontale en exposant de belles fleurs ou de magnifiques fruits en grappes pendantes.
Le sureau noir est héliophile, il aime la lumière et le soleil. Aussi est-il inutile de le rechercher au coeur des bois ou sous les couverts des grands arbres. Il se met toujours en lisières, dans les haies bocagères ou contre les murs comme l'exemplaire que l'on trouve à Marmoutier dans la petite cour de l'école élémentaire.
Le sureau noir a une longévité très moyenne, une centaine d'années pendant laquelle l'arbuste aura nourri des milliers d'oiseaux avec ses beaux fruits, abrité des insectes, des nids mais aussi fait le plaisir gourmand de tant de familles qui connaissent également ses vertus médicinales.
Connu depuis l'âge de Pierre, il reçut des appellations plus imagées : "L'arbre aux fées", " le protecteur du foyer" ou "le pharmacien de la maison".
Pourtant, aujourd'hui, notre sureau est méconnu, négligé et très peu planté. Heureusement que les insectes, les oiseaux et le vent se chargent de sa dissémination partout en plaines, en altitude et surtout dans la lumière ; celle qu'il mérite...
Celle qu'on lui doit.
Restez curieux!
M.B.
Ci-dessus : baies de sureau
