La blanche Aubépine
Le mois de novembre est un mois des baies de toutes sortes, celles qui font les plaisirs divers des oiseaux sédentaires ou de passage. Et à ce sujet, nous avons les baies du cotonéaster, celles de l'argousier, du buisson ardent, du prunellier et de la rustique aubépine.
Cette dernière est une plante des plaines, des bosquets et des lisières de bois. Arbuste-dortoir, l'aubépine perd ses feuilles en automne. Celles-ci possèdent, généralement, cinq lobes fortement échancrés qui rappellent, par leur forme, ceux du chêne. Mais, les feuilles de l'aubépine sont d'un vert tendre et leur texture est plus fine. Sur des rameaux plus ou moins torturés de l'arbuste, celles-ci côtoient des épines acérées. L'automne fait chuter les feuilles de cette plante, mais l'orne de fruits rouges qui attirent tous les turdidés de passage : merle, grive ou rouge-gorge... Ils y trouvent à la fois un abri pour la nuit et un repas assuré par la nature.
Au printemps, l'aubépine se pare de fleurettes blanches qui l'enveloppent entièrement et l'on peut croire -de loin- que l'arbuste est couvert de neige. Mais, n'allez pas croire que ces fleurs sentent bon. Elles dégagent une odeur désagréable inattendue, surprenante. Cette odeur rappelle celle du poisson ou de la chair en décomposition.
Pourtant, l'aubépine attire insectes, oiseaux et petits rongeurs. Il arrive même qu'elle offre l'hospitalité à un essaim d'abeilles qui y trouvent abri et nourriture. Elle a toute sa place, traditionnelle, dans les haies bocagères comme l'épine noire, les ronces, les viornes et les charmes.
Il est bien rare de la voir constituer une haie chez les particuliers. Pourtant, avec ses épines elle peut se révéler inhospitalière, défensive. Mais on lui préfère largement les viornes, le buisson ardent, le laurier cerise ou le photinia. Elle reste alors sauvage, forestière, fille des plaines et des bocages.
M.B.
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