BOUDLEL PARMI L'HERBE

Ci-dessus : vue apparemment désolée de la nature!

On les imagine tristes, endormis par dépit ou forcés de se défaire de leurs habits verts. Mais on ne fait que couvrir, indûment, ces êtres vivants de nos propres perceptions et de nos sensations particulières. La nature suit son temps inexorable et cyclique. Elle n'a que faire des humeurs humaines. Il y a donc un temps où le sang des arbres descend vers les racines non pas pour s'étendre et se détendre mais pour inviter l'arbre à se reposer, à reprendre des forces et à se régénérer. En effet, la migration et la concentration de la sève à la base des végétaux facilitent, entre autres, l'assimilation de nouveaux nutriments contenus dans l'humus formé par les feuilles mortes et d'autres organismes que produit l'environnement.

Dans ces œuvres secrètes et sombres, des êtres vivants agissent dans le noir complet du ventre de la terre pour accélérer le processus de transformation et d 'ingestion des aliments vitaux au végétal. La dormance est alors relative. Tout se passe comme si le monde végétal agissait en profondeur, préparait sa fête printanière, loin des yeux humains. Ceux-là même qui croiraient à la désolation de la nature. Mais la désolation serait bien dans le regard de l'homme. Il  y a donc  des beautés subtiles à découvrir dans le monde des arbres. Ces beautés ne sont ni dans les feuilles vertes ou desséchées, ni dans la frondaison de tel ou tel sujet admirable.

En hiver, les beautés visibles sont dans les contrastes et les perspectives que nous offrent les conifères et les feuillus, dans la marcescence  des charmes et de certains chênes, dans les fleurs précoces de quelques viornes telles que la Bodnantense, le laurier tin  ou celles du cornouiller...

Dans les pointes entêtées, déterminées des crocus et des futures jacinthes...criblant le sol et fendant la terre pour capter les rayons faibles de janvier.

Restez curieux !

M.B.

Ci-dessus : contraste entre le persistant et le feuillu : arbousier/ charmes