Le verger à l'ancienne, exsite-t-il encore?
Ci-dessus : Pêcher de fin août
Loin des rumeurs de la ville, des terres couvertes de béton que surplombent des fils électriques...un verger "à l'ancienne" expose discrètement ses fruits d'été. Le soleil, la lumière et l'air silencieux les font mûrir lentement. Promesse d'exquises nourritures terrestres. Les appétits attendus ne sont pas ceux des hommes ou des enfants.
Ce sont les insectes, les oiseaux et quelques micromammifères qui sont traditionnellement conviés à la table imaginaire de ce verger. Les uns sont servis directement sur l'arbre, les autres attendent que le fruit soit mûr et qu'il tombe au sol dans un bruit rompant un instant le silence royal de ce lieu.
Après les cerises et les prunes des premières lunes estivales, les pommiers, les poiriers et les pêchers captent et concentrent les derniers sucres dispensés par un soleil épuisé et dont les rayons effilochés lancent en douceur leur dernière chaleur...
Etrangement, ces fruits mûrissent à mesure que le feuillage perd jour après jour ce vert qui "dit" la vie de l'arbre et de sa vigueur. Quelque peu fatigué par un été éprouvant, ce dernier couvert de poussière et affublé de fruits déjà momifiés, dirige sa sève et ses bienfaits vers les pommes, les poires et les pêches qui ont pu résister aux intempéries, aux excès de température et aux piqûres hasardeuses de divers insectes.
Dans quelques semaines, l'automne survenant avec sa palette de couleurs et de nuances, parachèvera le décor du verger aux
murmures naturels!
Ci-dessus : Prunier de juillet