Les Bourgeons de février
Ci-dessous : bourgeon de photinia
"Février fait glisser nos pas*" écrit la poétesse Rosemonde Gérard. Outre le fait que c'est un mois d'hiver où les températures, naturellement, chutent et les sols, les champs se couvrent de givre, les arbres, tendent au ciel des yeux fermés dont la vie riche et remuante est à l'intérieur.
Bien durs encore et vêtus comme des oignons, les bourgeons des fruitiers et des feuillus pointent leur sommet vers les rares douceurs solaires de février. Ils sont tous en activité intense et préparent, pour quelques semaines encore, des fleurs et des fruits selon les végétaux.
Certains arborent, discrètement, des couleurs que l'on peut distinguer aisément : le violet, le vert foncé, le marron... Mais, ils sont tous bien fermés, impénétrables. D'autres, à peine ouverts en mars, nourriront quelques oiseaux de passage dans les jardins ou les parcs comme le verdier, la linotte ou le chardonneret. Ces derniers sont friands de bourgeons. Ils en connaissent les vertus nourrissantes. En effet, les bourgeons se révèlent un mets de choix pour des oiseaux qui attendent, patiemment, le retour ou la sortie au monde naturel, des insectes.
Les bourgeons des fruitiers promettent des fleurs et ceux des figuiers des feuilles râpeuses et ridées, ceux des groseilliers à grappes, des fleurettes suspendues comme des clochettes roses.
Les vies intérieures des plantes sont en quelque sorte, les coulisses des spectacles visuels qui commencent dès le mois de mars.
L'attente exaspère le désir...
Le désir de tout voir, tout apprécier!
M.B.
Restez curieux!
* La ronde des saisons.
Ci-dessus: bourgeons de Camélia ou boutons de fleur...
