Mai, est-il parme ou violet ?
Ci-dessous: fleurs de lilas
Après le jaune éclatant d'avril et les hésitantes lumières vespérales, la terre fait sortir de ses fonds verts une couleur aux fugaces reflets : le violet. Et l'on s'amuse à en définir les nuances sur la céanothe à la houppe poudreuse, l'iris aux pétales penchés et le lilas aux panicules embrassées comme des grappes amoureuses attachées à une tige qui les porte tout en restant discrète.
A Marmoutier, quelques jacinthes des bois ornent comme un collier le corps vert d'une prairie déjà embellie par des rosées du matin en diamants éphémères. A quelques mètres des géants marronniers, les pâquerettes couvrent le sol comme s'il en neigeait. Le blanc de ces modestes fleurettes confirme et accentue le violet en le mettant en scène. Provisoirement!
Dans les milieux ombragés, la pervenche étale ses feuilles lustrées et ses pétales parme-violet au coeur jaune auréolé de blanc. Rustique et vivace, elle comprend son rôle et s'affiche dans le spectacle de la nature de mai en compagnie des violettes et des orchis mascula
Chaque plante oeuvre souterrainement pendant des mois entiers pour la confection de ses pétales et de sa tige pour se manifester à la clarté du jour, en mai. Les nuances des fleurs sont bien choisies. Elles ont un langage et, si l'on doutait -une seconde- des merveilles que peuvent révéler les fleurs, il suffirait d'aller interroger Alice...
M.B.
Restez curieux!
Ci-dessus: céanothe de mai
Ci-dessus : orchis mascula dit bouffon!