Parmi les feuilles "fatiguées"...
Parmi les feuilles fatiguées, trahies par un soleil de plus en plus timide et qui se dérobe derrière des nuages de plus en plus présents, des pommes affichent une maturité visible.
Chaque pomme est unique et le même arbre n'a que peu d'autorité sur ses rejetons une fois livrés à la nature. Certains fruits sont bien en chair et en jus, lumineux, défiant des feuilles affaiblies et pigmentées de coups divers, d'autres sont difformes et sans saveur.
A regarder de près, le pommier est un monde à lui tout seul. Ses occupantes sont variées : il y a celles qui vivent en société, petites grappes de pommes reliant les grandes aux petites, d'autres, solitaires proches du tronc ou habitant en bout de branche, balancées par la moindre brise. Et, il y a celles qu'on ne verra- peut-être- jamais car petites, frêles, cachées par deux ou trois feuilles volumineuses.
D'autres pommes intouchables occupent les cimes. Seul le regard les capte. Paradoxalement, leur rang - si élevé- les livre aux intempéries et aux quatre vents.
Mais, il arrive que certains fruits tombent au sol. Alors, interviennent les nettoyeurs de la nature : fourmis, syrphes et autres mouches bruyantes. Finalement, il n' y a pas que l'homme qui profite de la douceur et des vitamines que procure la pomme. Chaque être vivant prend part à ce festin de fin d'été.
Et, le pommier lui-même n'est pas en reste. Il sait se nourrir, doucement, des pommes que la nature a dégradées et qui ont fini par enrichir cette terre toute proche du tronc qui les portait...
Hier encore!
M.B.
