Septembre ou les derniers éclats de l'été
Ci-dessous : cirse des champs
Une évidence s'impose aux regards : les couleurs de l'été s'estompent, s'étiolent, ternissent et les champs qui furent, hier encore, polychromes entretiennent encore nos illusions avec quelques teintes jaunes et violettes. Le rouge nous a abandonnés en confiant son éclat aux baies du cotonéaster, naissantes, prometteuses et à celles de l'églantier. La berce commune à la tête blanche qui bordait comme la neige les routes et les chemins de campagne, n'a plus cette énergie que lui donnaient les hautes chaleurs du mois d'août. Elle berce désormais ses tiges brunes et sa houppe hirsute comme une sorcière en mal de balai. La salicaire, cierge rose des taillis et des fossés, n'illumine plus ces coins sombres où les rayons estivaux peinaient à réchauffer la terre...
Demeurent pour nous, des chardons Marie, la cirse des champs, la rustique tanaisie et la verge d'or.
Septembre, mois charnière, portail ouvert qui laisse sensiblement entrer quelques feuilles déjà flétries et ridées par le temps -inexorable- nous prépare aux fruits des hauteurs. Il suffit de lever les yeux pour découvrir les mûres des ronces, les baies en formation du lierre et l'orange et rouge éteincelant du cotonéaster. Notre regard épris et tenté par les nouveautés délaisse quelque temps les champs où le maïs et le tournesol finissent leur parcours solaire après avoir enchanté, à divers degrés, humains et animaux.
Plus haut encore, le marronnier et le châtaignier se défont de leurs fruits, lesquels en tombant rompent le silence des allées et des chemins endormis. Septembre dont les racines sont estivales nous offre si l'aventure le permet, quelques surprises qui annoncent l'autre saison : le colchique d'automne !
Désormais, l'automne frappe au portail de la Crosse de Marmoutier avec ses feuilles volantes!
Inaudible impression, mais ô combien sensible !
M.B.
Restez curieux!
Ci-contre : chardon Marie
Ci contre : colchique d'automne
