Une mer jaune à perte de vue !
Cette petite graine noire, minuscule, modeste, oléagineuse semée en octobre sait braver les tempêtes, les pluies diluviennes et les bises froides de l'hiver. Elle pousse, stoïque, en automne et développe ses feuilles larges comme celles d'une vraie salade en frôlant la terre nourricière.
En décembre, la froidure donne à ces mêmes feuilles une nuance violette, parme qui fait croire à l'observateur candide que la plante végète et dépérit. Mais, l'agriculteur familier de cette plante rustique, sait que celle-ci apprécie le froid, et comme le blé ou l'orge, attend toujours sa phase de vernalisation. Cette étape est capitale pour son épanouissement et son énergie. Elle se tasse et semble s'accrocher à la terre pour mieux contenir ses forces et renforcer ses racines.
Dès les premières douceurs, ses feuilles montent, se décollent du sol et maintiennent le pivot comme un mât de bateau. Commence alors l'élongation...
Le long de cette tige de plus en plus grosse et solide, des feuilles poussent, latéralement comme des voiles. Et, à la cime du mât, on ne voit pas un drapeau de pirates ou quelque pavillon de corsaires, mais un bouquet de boutons verts qui annoncent des petit soleils :les fleurs de colza!
Dans quelques jours, une mer jaune mouvante et odorante donnera aux paysages ruraux cet aspect de toile de peintre... Vivante, dansante, à la moindre bise de printemps !
M.B.
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